Jour 8: profiter de voir grandir son enfant

Une routine commence à s’installer. Tout le monde a pris ses marques. C’est ce qu’on aurait pu croire mais aujourd’hui tout ne s’est pas passé comme prévu. Mais je prends les choses philosophiquement et je profite de pouvoir voir grandir mon petit garçon.

Pour lire la journée précédente, c’est ici: Jour 7: expliquer clairement la situation à l’enfant

Mardi 13 avril

J’ai passé (encore une fois) une très mauvaise nuit. Mon mari est venu se coucher en même temps que moi et s’est mis à ronfler en 5 minutes. Par conséquent, j’ai mis énormément de temps à m’endormir. Il faut dire que j’ai passé toute ma soirée sur mon ordinateur (merci ma nouvelle passion de blogueuse).

J’ai préféré migrer dans la chambre qui me sert de bureau mais je n’ai quand même pas réussi à bien dormir.

6h30

Autant vous dire que ce réveil matinal de Sacha me fait très mal. Il est gentil et veut bien se recoucher avec moi. Je le couche sur le lit de son tonton dont il occupe la chambre en ce moment (oui il y a beaucoup de chambres dans cette maison).

Il ne dort pas mais reste à peu près calme. Il a l’habitude que je lui demande de se recoucher avec moi quand il est trop tôt. Moi je ne dors pas non plus mais au moins j’ai pu reculer un peu le moment de se lever…

7h30

« Maman? Fini dormir? » « -mmmh »

Je me lève doucement. Je ne peux pas lui en vouloir, il est trop mignon. Malgré tout, je suis vraiment dans le mal. La tête dans le brouillard. Pendant le petit-déj, j’ai les yeux dans le vague. Je mets 3h à boire mon thé.

Une femme qui est couchée sur une table pour illustrer la fatigue
Dormir debout… ou couché sur la table

8h30

Je file sous la douche pour essayer de me réveiller. Il est vraiment trop tôt…

J’essaie de le préparer comme les jours précédents au fait qu’on ne sera pas disponible pour lui aujourd’hui. Il me rétorque « Non maman pas travailler ». J’ai peur…

9h00

Je lui dis que je vais travailler, il râle mais reste quand même jouer avec Papi.

9h30

Ça ne dure pas longtemps. J’entends déjà Sacha derrière la porte. « Veux regarder Maman! » Papi essaie tant bien que mal de le raisonner, ce qui le fait hurler crescendo. Il s’accroche à la poignée de la porte…

J’ouvre ma porte et je retente le coup de « Regarde c’est le bureau de Maman, tu vois c’est là que je travaille. Quand j’ai fini je viens et on ira au parc ». Le bougre s’engouffre dans la chambre et décide de faire un sitting. Et…zut!

Bon je libère Papi. J’explique à Sacha qu’il peut rester avec moi mais il doit jouer tout seul et sans faire trop de bruit parce que je dois travailler. Il me regarde sérieusement et me dit un franc Oui! Ben bien sûr…

Il est tout content car il réussi son coup. Il monte sur le lit. Je lui donne mon cahier et ma trousse avec des feutres et des stylos. J’arrive même à lui faire une place sur mon bureau il est super content et répète « tous les 2, même bureau! »

10h

J’ai ma réunion quotidienne. Sacha est à peu près sage et j’arrive à suivre la conversation. Ma réunion se termine heureusement.

Il commence à me tourner autour, à jouer avec mon casque et me parle de plus en plus. Je réponds distraitement.

10h30

Mamie revient du kiné et découvre son mari qui se tourne les pouces. Elle a compris l’entourloupe et vient récupérer Sacha dans mon bureau.

Ça part d’une bonne intention mais l’asticot ne l’entend pas de la même oreille. Il hurle. C’est la crise

On commence à le connaître… Je sais que quand il est comme ça, il peut pleurer sans discontinuer très longtemps.

Personnellement je considère que ça ne sert à rien de le laisser pleurer « pour qu’il apprenne » comme j’entends souvent les gens dire. Là il n’apprend rien. Je m’accroche à l’idée qu’à son âge il ne peut pas faire de caprice.

Et que là, c’est juste un tourbillon d’émotions qui se déchaîne en lui. Son cerveau ne fonctionne plus. Alors je viens le chercher. Je vois bien que ma belle-mère désapprouve. Je lis dans ses yeux « pff il est en train de la bouffer, c’est normal si elle cède à chaque fois ».

J’avoue, je ne sais pas si je rends service à mon fils en faisant ça. Mais moi je ne veux pas qu’il vive ce genre de choses. Je nomme pour lui les émotions « Tu as eu du chagrin? » « -Moui… »

Une mère tenant la main de son enfant pour le réconforter
Le réconforter et nommer les émotions

J’attends qu’il se calme et je l’emmène au parc avec ses trésors et deux madeleines.

J’en avais pris une pour moi, mais finalement il me l’a mangée… « Partage pas Maman » Ah. Bon…

Rapidement j’en ai marre. Aujourd’hui il fait froid. Je suis très fatiguée et ça m’agace de ne pas avoir pu travailler normalement ce matin. Et surtout l’angoisse qu’on ne puisse plus le laisser à mes beaux-parents me taraude.

Alors je le bassine à coup de « Quand on rentre je travaille. Tu as compris? Tu sais tu peux rester avec Papi et Mamie. Maman elle doit travailler ». Sacha fait la sourde oreille. Il a l’ouïe très sélective ce petit…

11h30

On rentre. J’arrive à le refiler tant bien que mal à Mamie et je retourne travailler.

12h30

Je sors de mon bureau. Sacha a bien été occupé avec Mamie. Il a fait le ménage, regardé Mamie éplucher les pommes, enlevé les pépins et quand je les retrouve ils rentrent du jardin où ils ont vidé le compost.

C’est ça qui est cool chez Papi et Mamie, il y a plein de choses à faire.

On déjeune tranquillement. On essaie de redire à Sacha qu’après la sieste, ce sera Papi qui s’occupera de lui. Il nous répond encore « Non! Maman! » Bien on verra…

13h30

Je me pose un peu pour bloguer. J’ai la flemme d’enchaîner avec le travail…

14h30

Je reprends le travail. J’ai une réunion dans 1h et Sacha devrait se réveiller dans ces eaux-là. Je préfère ne rien prévoir car il y a un risque que je doive m’en occuper.

16h

J’ai eu du nez car j’entends Sacha crier « Maman! » sauf que j’entends aussi son grand-père en grande conversation téléphonique dans son bureau… Je sens que ça va être pour ma pomme. J’attends de voir si Mamie y va, mais habituellement à cette heure-là elle est dans le jardin.

J’y vais. Lui est tout content. Nous qui lui avions vendu son grand-père…

Je vais cafter auprès de mon mari. Je lui dis âprement qu’entre ce matin et cet aprèm c’est le gros fail. Il remonte les bretelles à son père car il n’a pas pris le baby-phone avec lui et n’avait donc pas du tout entendu Sacha se réveiller. Bref. Le mal est fait.

Je décide d’aller aider Mamie dans le jardin. Ça m’avait bien plu vendredi. Le temps est moins sympa mais on prend l’air, ça nous fait du bien. Et ça occupe Sacha. Il porte la poubelle de feuilles et aide Papi à arracher les mauvaises herbes. Mamie lui montre les vers de terre. Ça le change de notre quotidien parisien.

Un enfant qui marche dans un potager pour illustrer le fait de profiter d'être au vert
Profiter du jardin

17h30

Après le goûter, Sacha « m’autorise » à retourner travailler pendant qu’il regarde son grand-père faire un gâteau. J’arrive tant bien que mal à avancer dans mon travail.

19h

Comme ça a l’air de bien se passer, je travaille plus tard que d’habitude. Quand j’arrive dans la cuisine, mon mari est en train de secouer Sacha par les pieds. Ce dernier est hilare. Tout va bien.

La soirée se passe comme d’habitude. Bain, dîner, dodo.

Bilan de la journée: niveau garde, c’était pas le top aujourd’hui. Mais j’ai quand même réussi à un peu travailler. Même si les moments qu’on traverse ne sont pas évidents, il faut voir le bon côté. En étant avec Sacha toute la journée on peut le voir grandir. Et on voit tous les jours les progrès qu’il fait, notamment pour le langage. Ce soir c’est décidé je fais chambre séparée, j’ai besoin de dormir…

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