Deuxième jour de confinement. Après une première journée très compliquée, il faut que je me reprenne et que je réussisse à voir le côté positif de la vie. La situation n’est pas si mal. En effet il suffit de revoir un peu notre organisation.
Pour lire la journée précédente, c’est ici: Jour 1: comment concilier télétravail et enfant à la maison
Mercredi 7 avril
8h
Sacha se réveille. Je suis épuisée après la nuit que j’ai passé. J’ai oublié de prendre les anti-histaminiques que j’ai achetés à la pharmacie la veille. Par conséquent entre ma colère et mon rhume des foins, la nuit a été horrible.
Le mercredi, c’est « repos ». Je travaille au 4/5e. Je me suis organisée ainsi à l’origine pour avoir du temps pour ma formation de web designer. Ma belle-mère m’incite à profiter qu’ils soient là pour le faire malgré tout aujourd’hui.
Au moins je ne serai pas tiraillée entre mon fils et mon travail.
9h
Ce matin, j’ai quand même une réunion pour le travail. C’est une réunion société, suite au rachat de ma boîte. Pour cette raison, je me connecte pour ne louper aucune information importante.
Je trouve ça quand même gonflé de mettre des réunions le mercredi alors qu’ils savent très bien qu’en général les salariés au 4/5e ne travaillent pas le mercredi. Bref.
10h
Ensuite, je retrouve Sacha en train de jouer tranquillement avec Mamie. Je joue un petit peu avec lui puis l’emmène au parc. Comme hier, j’apporte une madeleine et il prend tranquillement son goûter au soleil. Lui a apporté des jouets: de petites voitures vieilles de 30 ans qui appartenaient à mon mari et à ses frères.
C’est bon de ne pas se soucier du temps. Pas de travail. Pas de repas à préparer (merci Mamie).
11h30
On rentre doucement pour aider Mamie à préparer le repas quand même. Je croise alors mon mari qui est sorti de sa grotte. J’échange quelques banalités. J’aimerai avoir une vraie discussion avec lui mais ce n’est pas encore le bon moment.
On déjeune puis on couche Sacha, en espérant que cette fois-ci il dormira plus longtemps.
13h30
J’ai une vidéo-consultation avec ma psy. Comme je vous avais raconté dans mon article sur le burn-out maternel, je suis suivie depuis plus d’un an. J’ai commencé à consulter lors de mon premier burn-out. Puis ayant découvert que j’avais d’autres problèmes liés à mon histoire personnelle, j’ai continué à consulter même après m’en être sortie.
Le sujet du jour évidemment, c’est ce nouveau confinement et comment s’est passé ma journée d’hier.
Une organisation trop floue
Avec beaucoup de clairvoyance, elle me dit que le problème vient d’abord du fait que l’organisation avec mes beaux-parents est trop floue et que je ne sais pas quand je dois le garder ou pas. Elle me dit ensuite que s’ils se sont proposés de le garder entièrement, il ne faut pas hésiter à le leur laisser.
Il faut que ce soit clair pour tout le monde quand est-ce que ce sont les grand-parents qui s’en occupent et quand c’est moi. Et accessoirement ce serait bien de connaître la place du père dans tout ça.
Ce qui est une charge pour moi ne l’est pas pour eux
Je lui explique que lorsque je reprends Sacha à ses grand-parents c’est parce que dans mon esprit, c’est une charge de s’en occuper. Une charge dont je veux les soulager. Elle m’explique qu’en fait ça, c’est ma vision des choses que je transpose sur eux. Alors qu’en réalité, eux sont probablement très contents de s’en occuper.
Il faut garder à l’esprit que cette situation ne durera que 3 semaines. Et si pour nous, effectivement, nous sommes usés de l’occuper c’est parce qu’on le fait tout le reste de l’année.

Ma colère n’a pas à être justifiée, c’est une réalité
Je lui explique aussi mes sentiments envers mon mari, que je suis très en colère et que je trouve la situation injuste. Pourquoi est-ce à moi et à ses parents de garder son fils? Pourquoi lui est tranquille dans son bureau à travailler, sans aider personne ni pour Sacha ni pour la maison?
Ce qui m’empêche d’aller voir mon mari, c’est qu’au fond de moi, j’ai l’impression que ma colère n’est pas justifiée. Ma psy me décomplexe aussitôt. Justifiée ou pas, la colère est là. J’ai le droit d’exprimer mes sentiments à mon mari.
Elle me conseille donc d’engager la conversation, en expliquant ce que je ressens sans faire de reproches et de voir quelle position prendra mon mari. Est-ce qu’il va chercher une solution pour nous soulager? Est-ce qu’il va prendre sa part de responsabilités?
Si oui, tant mieux. Si non, au moins je serai fixée et j’essaierai de compter sur mes beaux-parents.
Voir le positif dans ma vie
Enfin je termine la séance sur le fait que je suis toujours à regarder si l’herbe est plus verte chez le voisin et que cette jalousie me rend malade. Une telle est peinard parce que sa fille est chez la nounou, une telle n’a pas de gamin et vit le parfait amour avec son nouveau jules et une telle va pouvoir laisser son fils à ses parents pendant 2 semaines…
De moi-même, je trouve la solution à mon problème. Au fond, je sais que si je voyais le côté positif dans ma vie, je ne ressentirai pas de jalousie pour celle des autres. Car je n’aurai rien à leur envier. Ma psy confirme. Je ne suis pas si mal, voire je suis plutôt dans une très bonne situation.

Prendre du recul
Tout d’abord je suis à la campagne dans une grande maison très fonctionnelle. Je suis bien installée pour travailler dans une pièce isolée. Ensuite, les grand-parents peuvent garder le petit plusieurs heures. Il a une salle de jeux, un jardin et un square pour s’amuser. Je peux voir mon fils sans en être totalement séparé. Et enfin ma belle-mère s’occupe principalement des courses, du repas et du ménage.
Effectivement, dit comme ça, la situation est plus que positive. Même si mon Calimero intérieur ne peut s’empêcher de dire: « oui enfin… j’aurai pas eu le petit du tout pendant plusieurs jours, je n’aurai pas dit non… »
14h30
Dès que ma séance est terminée, je vais voir mon mari pour avoir la fameuse discussion. Lui se fait tout doux. Car il a bien senti depuis hier que j’étais très remontée.
Je lui explique que la veille j’ai finalement dû garder le petit 3 heures, car sa mère n’a pas pu partir aux courses le matin et que son père était au téléphone. Puis je lui dis que lui on ne l’a pas vu de la journée. Je ne peux m’empêcher de lui demander s’il compte le garder un peu.
Il m’explique que sa journée avait particulièrement été chargée. Il me dit aussi que le soir il parlera à ses parents pour qu’on puisse mieux s’organiser. On décide que par défaut, c’est les grand-parents qui gardent le petit, puis je prends le relais. Et s’ils n’en peuvent plus ou s’ils ne sont pas disponibles c’est mon mari qui s’en occupe.
Ça me convient, tout est arrangé. Une fois mon sac vidé, j’ai l’esprit plus tranquille. J’entrevois finalement le soleil à travers mes nuages intérieurs.

15h30
J’en profite pour travailler sur mes projets professionnels à réaliser dans le cadre de ma formation. Cette journée n’a rien à voir avec la précédente. Là je peux prendre mon temps sans être stressée car je ne travaille pas.
16h30
Sacha se réveille de sa sieste. Je m’en occupe car j’ai bien avancé dans mes projets.
En fin d’après-midi, j’ai un petit coup de barre. Je n’en peux plus, je lui dis gentiment de prendre ses jouets et de venir jouer à côté du canapé où je compte me coucher. Il me suit sans rien dire, il a l’habitude (le pauvre…). Mamie passe à ce moment-là et lui propose de jouer avec lui dans la salle de jeux.
Il demande à me regarder une première fois. Mamie le laisse faire puis lui demande de me laisser dormir et ferme la porte. Plusieurs fois il demandera encore à me regarder mais Mamie tient bon et cela ne pose pas problème. Quand je finis par émerger, je l’emmène dans le jardin.
Le reste de la journée se termine normalement. Mon mari prend le relais pour lui faire faire du vélo dans le jardin.
20h30
Au dîner, Nico parle à ses parents pour revoir un peu notre organisation. Tout le monde est d’accord. On insiste sur le fait que s’ils ont besoin de nous ils ne doivent pas hésiter à nous demander avant de craquer.
Je pense surtout à sa mère. Pour moi, il n’est pas question que ma charge mentale vienne se déporter sur elle.
Bilan de cette nouvelle journée: la journée a été plus paisible sans le travail et j’ai changé ma vision des choses en regardant ma situation sous un angle plus positif. Enfin, après discussion avec mon mari, nous nous sommes mis d’accord sur une meilleure organisation entre nous tous.
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