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Je sens qu’on va être bien et qu’on a fait le bon choix de venir nous confiner ici.

19h30

Je fais un gratin de pâtes pendant que Sacha prend le bain avec son père.

20h30

Les grands-parents rentrent de leur week-end. On dîne tous tranquillement et on discute de l’organisation des jours futurs. Qui s’installe où? Qui a besoin de quoi? Quand Sacha se lève le matin?

Ils sont au taquet. En effet, ils ont visiblement décidé de prendre en charge le petit et de faire en sorte qu’on travaille dans les meilleures conditions.

Je les bénis mais je suis assez sceptique sur ce que sera la réalité et sur le fait que je vais réussir à concilier télétravail et enfant à la maison. Déjà la matinée paraît compliquée, car Mamie doit faire les courses et Papi a des appels professionnels…

23h30

J’ai beaucoup de mal à m’endormir. J’ai le nez qui me chatouille, je crois que j’ai le rhume des foins…

Mardi 6 avril

8h

Sacha se réveille comme à son habitude. Biberon, toilette puis on joue dans la salle de jeux que ses grand-parents lui ont aménagé l’été dernier.

9h30

Alors que Sacha joue avec Papi, je lui dis que je vais travailler et je m’éclipse dans la chambre qui me servira de bureau durant les 3 prochaines semaines. J’entends Sacha qui me cherche et je ferme doucement ma porte pour pas qu’il me voie… #ninja #jaihonte

En effet, je me dis que c’est mieux qu’il ne sache pas où je travaille pour éviter qu’il vienne tout le temps me voir et me chercher pour jouer.

Je l’entends qui me cherche partout, ça me fend le cœur. Mais j’essaie de tenir bon. Je passe du temps à régler mon écran externe prêté par mon beau-père parce qu’il date un peu. Je bouge mon bureau car être face à la fenêtre me donne mal à la tête. Bref, je m’installe.

Je commence ma journée avec ma réunion d’équipe quotidienne puis je fais un peu de gestion de projet. Je n’entends plus rien, il semble que Sacha s’est calmé. Mais je n’ai pas l’esprit tranquille. J’entends Papi au téléphone dans son bureau en bas, il a commencé ses appels. Donc Mamie s’est faite avoir et n’a pas pu partir en courses.

11h

Je sors de ma grotte pour libérer Mamie. J’emmène Sacha faire quelques courses dans le village. Ensuite nous allons au petit square, qui est vide. Il y a du soleil, on entend les oiseaux.

Le square est entouré d’arbres et il y a de l’herbe partout. Ça nous change de notre parc à Paris qui est au milieu de tours d’immeuble et recouvert de béton et de revêtement en plastique.

J’ai eu la bonne idée de partir avec une madeleine. On se pose sur un tourniquet et Sacha prend tranquillement son goûter en admirant tous ses trésors que j’ai pris soin d’amener. Je profite de ce moment tout doux avec mon garçon #slowlife

On rentre. Mamie a lancé le déjeuner, j’occupe Sacha dans la salle de jeu.

12h30

Mon mari sort de sa grotte. Je l’ai un peu mauvaise. Monsieur débarque et met les pieds sous la table. On déjeune.

13h30

Sacha commence à s’impatienter. Traduction: il fait des bêtises. On le couche pour sa sieste. Je bois mon café. J’ai très envie de me poser car je suis crevée après ma nuit. Mais je file dans mon bureau pour essayer de travailler un peu. J’ai énormément de mal à me reconcentrer.

14h30

Je crois entendre Sacha pleurer… OK. Super. Le week-end avec nous, il fait en général minimum 3h de sieste… J’y vais, car j’ai pitié des grand-parents qui doivent être en coma post-déjeuner. On joue un peu dans le salon.

Il me fait tourner en bourrique avec le biberon qu’il me réclame puis ne boit pas. Mamie part faire les courses. Papi est encore au téléphone. Mon mari toujours dans son bureau. Je sens que cette fois-ci c’est moi qui me suis faite avoir.

S’en suit ensuite un tunnel sans fin pour occuper Sacha.

17h30

Papi vient nous rejoindre. Je m’éclipse encore pour aller travailler. Je répond à mes mails, je regarde ce qu’ont fait les développeurs durant la journée, je réponds à leurs questions.

Au bout d’une heure, Sacha hurle dans toute la maison: « Mamaaaan! » Ok, je ferme mon ordinateur. Ce sera tout pour aujourd’hui.

Mon mari est toujours aux abonnés absents. Je commence à voir rouge. Je lui envoie un texto car son antre est également secrète pour notre fils. Pas de chance il a une réunion… Je lance le bain. Mon mari finit par arriver, je sors de la salle de bain sans un mot. J’aide ma belle-mère à préparer le dîner.

20h30

On dîne. On couche le petit. Je ne décroche toujours pas un mot à mon mari qui me demande pour la 3^ème fois si ça va. Je suis énervée après cette journée pourrie, à jongler entre le travail et le petit et les 3 heures à essayer de l’occuper.

J’angoisse pour les 3 prochaines semaines. J’ai un affreux sentiment de déjà-vu. Le spectre du burn-out du premier confinement plane au-dessus de ma tête. C’était tellement horrible d’être tiraillée et d’être obligée d’essayer de concilier télétravail et enfant à la maison.

J’enrage tellement que je ne sais pas comment le dire à mon mari sans que ça parte en cacahuète. Heureusement mes copines mamans sont là pour compatir.

22h

Je me couche, mais je suis tellement sur les nerfs que j’ai énormément de mal à m’endormir et je rumine toute la nuit…

Bilan de cette première journée: plutôt fouillis. J’ai l’impression qu’on se file Sacha comme une patate chaude. Sur le papier pourtant cela n’avait pas l’air si mal.