Dans cet article je vous raconterai d’abord mon histoire. Puis je vous présenterai les conseils découverts grâce à mon histoire pour vous expliquer comment sortir du burn-out maternel.
Le burn-out maternel survient lorsqu’une mère s’épuise à s’occuper de son enfant à tel point qu’elle n’en est plus capable. De même qu’une personne qui fait un burn-out au travail, cette mère sur-performe, donne tout pour sa progéniture, elle est sur tous les fronts: l’éducation, l’alimentation, les tâches ménagères…
Jusqu’au jour où elle n’est plus capable de se lever. Il n’y a plus personne. Si elle trouve l’énergie de s’occuper de ses enfants, elle le fait en mode automatique. Elle se coupe d’eux émotionnellement, comme un mécanisme de défense.
Mon burn-out maternel
La première fois que j’ai découvert le terme c’était l’année dernière. Nous n’étions pas encore confinés mais je travaillais déjà beaucoup à la maison.
Des tâches ménagères à répétition
Souvent, après que mon mari était parti pour emmener Sacha à la crèche et que je me retrouvais seule dans l’appartement, je voyais tout ce que j’avais à faire: l’évier qui débordait de vaisselle sale, le plan de travail et la table à nettoyer, le linge sur l’étendoir et dans le panier à linge, les jouets partout dans le salon.
Tout d’un coup, la moutarde me montait au nez. Et plus d’une fois je me suis mise à hurler jusqu’à me faire mal à la gorge. Puis j’éclatais en sanglot avant de me mettre à tout ranger. Et tous les jours, cela recommençait.
Tout porter sur ses épaules
Toute l’organisation que cela implique de gérer la maison et tout ce qui concerne Sacha, c’était moi qui m’en occupais. Je nourrissais énormément de rancœur envers mon mari. Car j’avais l’impression qu’il se la coulait douce, qu’il ne se rendait pas compte de tout ce que je faisais pour la maison. Le pire pour moi, c’était le manque de reconnaissance.
Comme beaucoup de femmes, je n’avais pas envie de lui dire ce qu’il avait faire. J’avais envie qu’il s’en rende compte par lui-même et que par amour, ou ne serait-ce que par respect, il m’aide davantage. J’étais en boucle sur ça. Mon cerveau était noyé de pensées négatives. Je ruminais toute la journée et tous les soirs.

J’avais le sentiment d’être dans une impasse. Je ne voulais pas en parler à mon mari et lui faire des reproches. Je me disais si j’ouvre la bouche, je ne pourrai plus arrêter le flot de reproches. Et je n’avais pas du tout envie de me disputer.
Au fond de moi, je sentais que mes reproches n’étaient pas légitimes. Car je voyais bien que c’était dur aussi pour lui et qu’il m’aidait comme il pouvait en s’occupant de Sacha. Le soir, il rentrait souvent essoufflé car il avait couru pour rentrer vite à la maison. Mais j’étais hermétique à tout ça parce que je suffoquais.
Un petit qui demande de l’attention
Avec Sacha, c’était très compliqué, il avait un peu plus d’un an. Comme tout enfant de son âge il était très accroché à moi et avait besoin de moi pour tout. J’avais l’impression d’être tout le temps fatiguée. Je faisais les soins de base, mais impossible de jouer avec lui plus d’1 heure sans m’énerver. Des fois je quittais la pièce en disant à mon mari « vas-y occupe-t-en j’en peux plus… »
Mais lorsque mon mari devait s’absenter pour un apéro ou pire toute une journée, c’était l’angoisse. Car je savais que je n’aurai aucun répit et personne à qui passer le relais.
Le pire c’était pour coucher Sacha. J’avais toujours l’impression qu’avec moi il ne voulait jamais dormir, alors que j’étais déjà épuisée. Du coup, pareil la moutarde me montait très vite au nez. Je le sortais du lit avec force et il m’est arrivé de lui hurler dessus. Et mon cœur se brisait lorsque je voyais de grosses larmes couler sur ses joues.
Dans ces moments-là, on est au fond du trou. Car en plus de tout cela, on culpabilise d’être une mauvaise mère.
Seule au monde
En général on se sent extrêmement seule. Et d’ailleurs on s’isole car on a envie de voir personne. Même lorsque les gens nous demandent comment ça va, on élude la question. Le sujet est trop vaste, on ne saurait même pas pour où commencer. La honte parfois nous empêche d’en parler car on a l’impression que c’est de notre faute.
Et cet isolement est notre pire ennemi. Car on reste seule avec nos ruminations, personne pour nous ouvrir les yeux et personne pour nous apporter leur soutien. Comme on repousse notre moitié, lui ne peut que rester là à côté de nous. Mais il ne sait plus non plus comment nous parler.
J’avais l’impression d’ennuyer les gens avec mes problèmes de mère.
J’ai lu que le burn-out maternel était tabou dans notre société. Car de nos jours, être mère est un choix. Alors si tu l’as choisi, de quoi tu te plains? Ce genre de croyance pousse les femmes en souffrance à se taire.

Bore-out professionnel
A côté de tout cela, il y avait aussi mon travail qui ne m’intéressait pas du tout. J’avais totalement perdu confiance en moi et en mes capacités. J’avais envie de me reconvertir. Mais ne pas savoir ce qu’on va faire de sa vie, ni comment le faire est très anxiogène.
J’avais l’impression que sur toutes mes sphères, aucune ne me satisfaisait.
Sur-performances
En même temps que j’étais petit à petit en train d’étouffer, j’ai cru que je trouverai la solution dans les livres. J’ai été prise de frénésie d’achat de livres de développement personnel : comment être heureux, trouver sa reconversion, le zéro déchet, l’éducation positive, comment gérer la charge mentale… J’étais sur tous les fronts…
Et je crois que c’est ce qui a fait déborder le vase. A trop vouloir en faire, je n’étais plus capable de rien.
A cette période-là, j’avais l’impression de vivre comme dans un long tunnel. Il m’est très difficile de m’en souvenir précisément. Car en fait, je n’étais pas vraiment là. On finit par se déconnecter de la vie.
Comment sortir du burn-out maternel
Nous vivons le burn-out maternel chacune à notre façon. Nous y réagissons différemment en fonction de notre histoire personnelle. Et par conséquent, la façon de s’en sortir peut être différente pour chacune.
D’après mon histoire, voici les conseils que je peux vous donner pour sortir du burn-out maternel:
- Prendre conscience de son état
- En parler
- Lâcher prise
- Se donner la permission d’exister
- Arrêter de se comparer. Exit les réseaux sociaux!
- Attention aux rechutes
- Demander de l’aide
Prendre conscience de son état
Le premier choc pour moi a été lorsque j’en ai parlé à ma belle-sœur qui est médecin. Plusieurs fois après mon accouchement, je lui avais dit que je pleurais souvent. Elle m’avait mise en garde et m’avait dit de faire attention à ce que cela ne dégénère pas en dépression. Et quand je lui ai raconté ce que je vivais plus d’un an après mon accouchement, elle m’a dit que ça, c’était une dépression.
Selon moi, le début de la guérison commence lorsque l’on prend conscience de son état.
Mettre des mots sur ce que l’on vit, voir que d’autres vivent la même chose que nous, tout cela nous enlève le poids de la culpabilité. Non, nous ne sommes pas faibles. Et oui, il est possible de sortir la tête de l’eau.
Pour moi, finalement mettre des mots dessus a été une délivrance. Alors « dépression post-partum », « burn-out maternel »… je sais que ce n’est pas pareil mais il n’est pas toujours simple de les différencier. Dans mon cas, je pense que j’ai un peu fait les 2.
En parler
J’en ai d’abord parlé à mon mari. Pour lui aussi, j’imagine que ça a été une délivrance. Il m’a dit que pour lui aussi c’était très dur et que même si je ne le voyais pas, il faisait ce qu’il pouvait pour m’aider. Certes ce n’était pas un pro du ménage mais il faisait ce qu’il pouvait pour me soulager avec le petit.
Il avait bien remarqué que c’était dur pour moi et qu’il avait limité toutes ses sorties pour pouvoir rester avec nous. Il m’a aussi dit qu’il avait l’impression que j’étais tout le temps en colère et que quoiqu’il fasse ça ne me convenait jamais.
Avoir son point de vue m’a fait voir les choses différemment. Nous avons alors décidé de nous comporter comme une équipe et de nous serrer les coudes. Me délester de ma colère envers mon mari m’a fait beaucoup de bien.

Puis j’ai cherché des solutions pour m’en sortir. J’ai pris rendez-vous avec des psychologues. J’en ai vu plusieurs car je ne trouvais pas celle qui me convenait. Je vous conseillerai de choisir des psychologues spécialisées dans le burn-out maternel ou parental. Sur le site Burnout Parental il est possible de trouver la liste des professionnels formés au burn-out parental.
Parfois, juste le fait de parler cela débloque des choses dont nous n’avons pas conscience. Les solutions sont souvent à l’intérieur de nous.
Il existe l’association Maman blues pour les mères en difficulté maternelle. Cette association a des antennes locales qui organisent des groupes de parole. N’hésitez pas à les contacter si vous en ressentez le besoin.
Cela m’a fait beaucoup de bien d’en parler. Ça m’a aidé à détricoter toutes mes émotions. Tout était tellement mélangé dans ma tête. Ça m’a permis d’y voir un peu plus clair dans mon tunnel. Actuellement, je suis toujours suivie pour m’aider à vivre les choses plus positivement et régler mes problèmes liés à mon passé.
Se donner la permission d’exister
En parallèle des séances de psy, je me suis concentrée sur ma reconversion. Je crois que c’est ce qui m’a permis de sortir la tête de l’eau.
En effet, un autre point important pour sortir du burn-out maternel c’est de se trouver un projet qui nous permette d’exister en tant que femme. L’idée c’est d’arrêter de faire tourner notre monde qu’autour de notre enfant et de notre famille, mais de se garder une parenthèse rien qu’à nous. Car nous devons continuer d’exister pour vivre. Sinon nos devoirs finissent par nous manger.
Se donner la permission de vivre quelque chose en dehors de notre enfant. Se recentrer sur soi.
Dans la même idée, essayez de profiter de chaque moment de libre pour prendre soin de vous: boire une tasse de thé, lire un magazine, vous faire masser, faire du yoga… Souffler, mais souffler vraiment, et de préférence, en mode déconnecté. Car regarder son flux instagram cela n’apporte pas grand chose. Et vous n’aurez pas vraiment l’impression d’avoir pleinement profité de votre temps libre.
Arrêter de se comparer aux autres. Exit les réseaux sociaux!
D’autant plus que regarder des comptes Instagram montrant des maisons à la déco scandinave sans un coussin de travers ou des photos de famille dignes d’une pub Nutella, ça peut être inspirant. Mais si vous vous dénigrez, si vous êtes déjà trop exigeant avec vous-même, cela aura l’effet inverse et ne fera que renforcer votre mal-être.
Le problème des réseaux sociaux c’est que les gens ne montrent que ce qu’ils veulent.
Une des choses que j’ai faites l’année dernière, c’est de me retirer de tous les réseaux sociaux. Du jour au lendemain j’ai fermé mon compte Facebook et Instagram. J’ai tapé « Instagram dépression » et 2 minutes après, j’avais pris ma décision.

Chacun fait comme il peut. Il y a une différence entre ce que les gens montrent, ce qu’ils disent et ce qu’ils font vraiment. Arrêtez de fantasmer sur la vie des gens. Car vous ne savez pas quelle est leur vie en réalité. Regarder chez le voisin n’est pas très productif. Concentrez-vous sur vous et sur ce que vous pouvez faire pour sortir du burn-out maternel.
Lâcher prise
Il faut lâcher prise sur ce qui n’est pas important. Être conscient de ses limites. Souvent on me disait de lâcher prise et j’avais l’impression que c’était un discours de perdant. Mais en fait non. Reconnaître ses limites ça c’est courageux.
Il faut choisir ses priorités. Décider de ce qui vaut être vécu.
OK, la maison n’est pas nickel. Est-ce si grave? Lorsqu’on a un enfant, il faut accepter qu’il y aura du bazar et que vous aurez moins de temps pour ranger. Donc acceptez que durant quelques années, votre maison ne ressemblera pas à une photo de magazine. Concentrez-vous sur votre bien-être et sur le bien-être de votre famille.
Car vous l’aurez compris, si vous, vous n’allez pas bien, le reste de votre famille en pâtira forcément.
Attention aux rechutes
Comme je vous disais réfléchir à ma reconversion m’a aidée à sortir la tête de l’eau. Mais ce fut à double tranchant. Après beaucoup d’heures de recherche et d’accompagnement professionnel, j’ai finalement suivi la piste de web designer et me suis lancée fin août dans une formation longue à distance. En parallèle, j’ai décidé de changer de travail pour fuir le bore-out.
Et c’est là que, patatras, je me suis reprise les pieds dans le tapis. Fin janvier, quasi jour pour jour, j’ai sombré à nouveau. Le rythme de la formation m’épuisait. J’avais des heures et des heures de visionnage de vidéos, que j’essayais de caler le matin avant de commencer à travailler et/ou le soir après le coucher du petit. Le nouveau travail était très stressant. J’avais beaucoup de responsabilités, beaucoup de choses à apprendre et à assimiler.
Je me noyais à nouveau dans les tâches ménagères, les courses, la cuisine… J’étais tout le temps fatiguée. La nuit j’avais énormément de mal à m’endormir car je ruminais beaucoup. J’en avais marre marre marre de tout. J’avais cette rengaine dans ma tête. Un ras-le-bol continu. De nouveau le tunnel sans fin.
J’ai voulu à nouveau acheter plein de livres pour m’en sortir. Et la similarité avec le début de l’année dernière m’a frappée. Je vivais exactement les mêmes choses. Alors soyez vigilante à ne pas retomber dans vos travers, une rechute est vite arrivée.
Demander de l’aide
Cette fois-ci j’ai décidé de me faire aider par une coach spécialisée en burn-out maternel, en plus de mes séances de psy. J’avais d’ailleurs rencontré cette coach l’année dernière. Mais étant déjà suivie par une psychologue et ayant du mal à différencier burn-out et dépression, j’avais finalement renoncé.

J’en suis à ma 4è séance et j’ai déjà fait de grands pas avec elle. Sa méthode permet d’identifier ensemble une action simple à mettre en place d’ici la prochaine séance. En avançant ainsi étape par étape, on travaille doucement sur soi. On fait bouger les lignes comme elle dit.
Pour moi cet accompagnement personnalisé semble me convenir. Ce ne sera peut-être pas votre cas.
Pour le ménage, n’hésitez pas à demander de l’aide à votre mari. Et pourquoi pas avoir recours à une femme de ménage pour vous décharger de certaines tâches ménagères?
Pour les courses et la cuisine, je fais appel désormais à Quitoque. Je prends 2 recettes pour 4 personnes et ça m’assure 4 dîners sans me prendre la tête pour chercher des recettes et sans perdre de temps avec les courses. Pour les repas qui restent, je table sur des plats simples comme des lasagnes, des crêpes ou des quiches. Et je me garde un repas joker où je commande des pizzas ou chez le traiteur.
Enfin pour vous permettre de souffler, en fonction de l’âge de votre enfant, laissez-le à d’autres personnes: votre mari, une baby-sitter, une amie ou les grands parents… Et partez vous ressourcer quelques heures, voire un week-end!
Voilà, j’espère que mes conseils vous seront utiles. Parfois il suffit d’initier une petite action pour mettre en branle la machine. Je suis convaincue que la 1e étape pour sortir du burn-out maternel c’est de prendre conscience de votre état. Si vous lisez cet article c’est que vous êtes déjà sur la bonne voie…
Super article, très complet, je suis sûre que plein de maman pourront se reconnaître 🙂
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